Test du Epomaker Magcore 87 – Le clavier magnétique TKL ultime pour gamers exigeants

Le marché des claviers gaming est en constante évolution, et les innovations récentes autour des switchs magnétiques bouleversent les standards. Dans ce contexte, l’Epomaker Magcore 87 s’impose comme une référence. Proposé au prix de 199,99 dollars, ce clavier TKL (Tenkeyless) vise un public exigeant, en quête de réactivité, de personnalisation et de qualité de fabrication premium.

Ce test repose sur une utilisation personnelle, prolongée et approfondie. J’ai pris le temps d’examiner chaque aspect du produit, du premier déballage aux réglages logiciels les plus poussés. Voici mon verdict complet.

Déballage et premières impressions

Dès la réception, le soin apporté à l’emballage saute aux yeux. La boîte est compacte, épaisse, et tout est bien calé. Le clavier est protégé par des mousses sur les côtés et le dessus. C’est exactement le genre de détail rassurant pour un produit à 200 €.

Le contenu de la boîte est riche : câble USB-C tressé, pince deux-en-un pour retirer les keycaps et les switches, plusieurs switches de rechange, des touches supplémentaires (espace, entrée, echap, backspace), et une clé Allen. Ce niveau d’accessoires, rarement proposé, donne une vraie impression de produit pensé pour les passionnés.

Le clavier en main, le poids surprend immédiatement : presque 2 kg. Ce n’est pas un défaut. Bien au contraire, cela témoigne d’une construction en aluminium massif. Dès la première prise en main, on comprend qu’on n’a pas affaire à un clavier standard.

Qualité de fabrication et design

Le châssis en aluminium est d’une solidité remarquable. Le traitement de surface est parfaitement uniforme, sans défaut de fabrication. À l’arrière, on trouve le logo Maker gravé dans la coque.

Pas de pieds rétractables ici, ce qui peut surprendre, mais la légère inclinaison d’origine suffit pour une frappe confortable. Les patins antidérapants aux quatre coins assurent une parfaite stabilité sur le bureau, même en session de jeu intense.

Les keycaps sont en PBT double-shot, au profil Cherry. Elles résistent très bien à l’usure et ne deviennent pas brillantes avec le temps. D’après le constructeur, chaque touche peut absorber jusqu’à 1 000 000 de contact avant d’être usée. Certaines touches transparentes sont fournies d’origine, ce qui permet d’exposer l’éclairage RGB de manière plus esthétique. Personnellement, j’ai apprécié le mélange de touches opaques et transparentes pour personnaliser le look du clavier.

Enfin, un mot sur les stabilisateurs : ils sont d’excellente qualité. La barre espace est parfaitement équilibrée, les grandes touches ne vibrent pas, et le tout est lubrifié en usine de manière propre. Lors de mes tests, je n’ai constaté aucun rattle désagréable, même sur les touches sensibles.

Les switches à induction : une sensation unique

Ce clavier est équipé de switches inductifs (Kaih Box Inductive), un type de technologie magnétique qui fonctionne sans contact physique direct. Cela signifie qu’il n’y a aucune zone morte et que la course d’activation peut être ajustée au millimètre près.

Concrètement, cela change tout à la frappe. Dès les premiers appuis, on ressent une fluidité que je n’avais jamais expérimentée sur un clavier mécanique standard. Les touches glissent littéralement sous les doigts. En poussant la personnalisation plus loin, j’ai réglé certaines touches à 0,05 mm d’activation. Et le plus impressionnant ? Aucun faux appui, aucun bug, même avec un seuil aussi bas. C’est bluffant.

Les switches sont très stables, même en appuyant sur le bord des touches. C’est un détail, mais cela évite les déclenchements involontaires. En testant les switchs fournis séparément, j’ai aussi pu observer un ressort long et un aimant visible. La conception est soignée, précise, et pensée pour durer. Pour effectuer les ajustements nécessaires, il vous faut aller sur le logiciel du clavier que nous allons voir juste après.

Logiciel et personnalisation poussée

Le logiciel Epomaker est fourni gratuitement sur le site officiel. Il est compatible Windows, s’installe rapidement, et détecte immédiatement le clavier.

Depuis l’interface, on peut :

• Reprogrammer chaque touche,
• Créer des macros,
• Gérer différents profils,
• Personnaliser l’éclairage RGB,
• Régler individuellement la distance d’activation et de désactivation de chaque touche.

La gestion du RGB est efficace, avec des effets dynamiques comme la vague, le réactif ou le fixe. Les LEDs south-facing offrent une belle diffusion lumineuse, surtout avec les touches transparentes. J’ai apprécié le fait que même les effets rapides restent fluides, sans scintillement. C’est surprenant de voir autant de possibilités.

Mais c’est bien la gestion de la distance d’activation qui fait la différence. On peut régler chaque touche de 0,1 mm à 3,5 mm par paliers de 0,1 mm. En pratique, j’ai défini mes touches ZQSD et espace à 0,3 mm pour le gaming, et certaines touches comme Échap ou Windows à 3,5 mm pour éviter les erreurs.

La fonction Rapid Trigger est redoutable en FPS : dès que vous relâchez une touche, même légèrement, elle est immédiatement prête à être réactivée. Cela donne un vrai avantage pour le strafe ou les mouvements rapides.

Autre bonus : la visualisation de la course des touches en temps réel dans le logiciel. Cela permet d’ajuster finement les réglages selon votre pression naturelle.

Performances en jeu et au quotidien

Sur le papier, le Magcore 87 annonce une latence de 0,125 ms grâce à un polling rate de 8000 Hz et un scan rate de 32 kHz par touche. Mais qu’en est-il dans la pratique ?

J’ai testé ce clavier dans plusieurs titres : Valorant, Apex Legends, Counter-Strike 2. Dans tous les cas, la réactivité était irréprochable. Aucun lag, aucune latence perceptible, et surtout une sensation de frappe directe, presque analogique.

Dans Valorant, j’ai particulièrement apprécié la précision des mouvements latéraux avec les Rapid Triggers. Même en alternant rapidement les directions, les touches répondaient instantanément. Idem pour les sauts et les appuis répétés.

En bureautique, j’ai été agréablement surpris. Malgré sa vocation gaming, le Magcore 87 est aussi très agréable pour taper du texte. Le son est sourd et feutré. La frappe prolongée ne fatigue pas. J’ai même remplacé temporairement mon clavier habituel pour l’écriture de ce test.

Acoustique et insonorisation

C’est un point rarement mis en avant, mais ce clavier est particulièrement bien insonorisé. Trois couches de mousse sont présentes à l’intérieur : une entre la plate et le PCB, une sous le PCB, et une au fond de la case.

Ce traitement permet non seulement de réduire le bruit de frappe, mais aussi d’offrir un son agréable, régulier, et homogène. Même les touches transparentes ne créent pas de différence de tonalité.

Le montage en gasket mount participe aussi au confort sonore. La frappe est légèrement amortie, et le son produit reste mat, même lors de frappes soutenues.

A l’aide d’un sonomètre, j’ai mesuré le volume de décibels enregistrés lors de frappes douces et agressives. En bureautique, les décibels sont compris entre 40 et 50 ce qui est plutôt correct de l’ordre d’une discussion à faible volume.

Lors de parties de gaming, le volume augmente en raison de la fréquence de frappe ainsi que de la puissance. Toutefois, rien d’alarmant puisque nous arrivons entre 50 et 60 décibels dégagés en moyenne.

Ce qu’il faut savoir avant d’acheter

Avant de finaliser son achat, il est essentiel de connaître les caractéristiques particulières de l’Epomaker Magcore 87. Ce clavier est en effet très spécifique, et bien que ses performances soient impressionnantes, il ne conviendra pas forcément à tous les profils.

Premièrement, il est important de noter qu’il n’existe pour l’instant qu’en disposition ANSI, c’est-à-dire en QWERTY américain. Il n’est pas décliné en version ISO FR (AZERTY). Pour les utilisateurs francophones, cela peut représenter une contrainte, notamment pour ceux qui ne sont pas habitués à la disposition américaine. Cela dit, pour une utilisation gaming ou même bureautique, une fois le clavier configuré en AZERTY via le système d’exploitation, cela reste parfaitement utilisable à condition de connaître ses touches par cœur.

Ensuite, le Magcore 87 ne dispose pas de pieds rétractables pour ajuster l’inclinaison. Cela pourrait décevoir certains utilisateurs qui aiment adapter l’angle de frappe selon leurs préférences. Heureusement, la légère inclinaison native du châssis en aluminium est bien pensée, et je n’ai ressenti aucun inconfort lors de longues sessions de jeu ou de frappe.

Autre point à bien comprendre : ce clavier n’est pas compatible avec les switches mécaniques standards en 3-pin ou 5-pin. Le système de switches inductifs fonctionne sur une technologie propre, et seuls des switches magnétiques compatibles peuvent être utilisés en remplacement. Cela limite donc un peu les possibilités de customisation matérielle par rapport aux claviers mécaniques plus universels. Toutefois, les switches fournis sont excellents, stables, silencieux et durables, ce qui réduit fortement le besoin de les changer.

Enfin, il faut mentionner que ce clavier est exclusivement filaire. Il ne propose ni connexion Bluetooth ni mode sans fil 2,4 GHz. Cela peut sembler être une limitation, mais en contrepartie, on bénéficie d’un polling rate de 8000 Hz et d’un signal parfaitement stable, ce qui est crucial en contexte compétitif.

En résumé, ce clavier s’adresse aux joueurs et utilisateurs exigeants qui recherchent avant tout des performances, une précision extrême et une expérience de frappe haut de gamme. Il conviendra parfaitement à ceux qui savent à quoi s’attendre et sont prêts à adopter une technologie différente des standards mécaniques habituels. Pour ma part, ces spécificités n’ont en rien freiné mon enthousiasme. Au contraire, elles renforcent l’identité très affirmée du Magcore 87.

Un concurrent crédible face aux ténors du secteur

Dans un marché où les claviers haut de gamme se disputent la moindre milliseconde de réactivité, l’Epomaker Magcore 87 se positionne avec une assurance déconcertante. Ce modèle n’est pas simplement un outsider ambitieux : c’est un concurrent sérieux qui vient bousculer des références bien établies comme le Wooting 60HE, le SteelSeries Apex Pro ou encore le Razer Huntsman Mini Analog.

Là où ces modèles jouent sur la renommée de leur marque et une innovation bien rodée, le Magcore 87 surprend par une exécution maîtrisée à tous les niveaux. Sa construction en aluminium massif respire la qualité. Ce n’est pas seulement une question d’esthétique ou de sensation au toucher : cette solidité confère au clavier une stabilité exceptionnelle, rendant chaque frappe plus précise, plus assurée. C’est un détail que l’on apprécie particulièrement lors de longues sessions de jeu ou de saisie.

Mais la vraie force du Magcore 87 réside dans ses switches inductifs, qui se sont révélés plus stables et plus cohérents que bon nombre de leurs homologues magnétiques. Je les ai testés dans des conditions réelles, en pleine session de Valorant et d’Apex Legends, et le résultat est sans appel : la réactivité est exemplaire, sans latence ni rebond parasite. Les mouvements sont nets, les retours immédiats, et les réglages ultra-fins permis par le logiciel offrent un niveau de personnalisation rarement égalé.

Ce qui m’a le plus marqué, c’est à quel point ce clavier semble avoir été pensé pour offrir une réponse précise à chaque besoin. Le logiciel n’est pas un gadget, mais un véritable tableau de bord. Et contrairement à certaines interfaces parfois brouillonnes chez la concurrence, celui d’Epomaker est clair, fluide, et surtout fonctionnel. On ne perd pas son temps, et chaque modification se traduit immédiatement par une amélioration en jeu.Verdict final

L’Epomaker Magcore 87 est, à ce jour, l’un des meilleurs claviers TKL que j’ai eu l’occasion de tester. Il combine robustesse, innovation, personnalisation extrême et silence.

C’est un clavier pensé pour les joueurs exigeants, les passionnés de matériel, mais aussi pour ceux qui veulent un outil de travail de grande qualité. Pour 199,99 dollars, il offre une expérience rarement égalée.