J’ai passé une semaine entière avec le Tide Alice d’Epomaker sur mon bureau. Ce clavier à la disposition « Alice », au design audacieux et à la fiche technique bien garnie, a chamboulé mes habitudes — dans le bon sens du terme. Voici mon retour d’expérience complet.
Les plus
- L’ergonomie Alice bien pensée
- La qualité de construction exceptionnelle
- Le son feutré et agréable
- La polyvalence des connexions
- La compatibilité VIA et hot-swap
Les moins
- Les Zebra Switches un peu trop quelconques
- Le rétroéclairage trop faible
- L’absence de fonction key côté gauche
- L’absence de keycaps alternatifs pour certaines habitudes (B en double, par exemple)
Unboxing : une présentation soignée et des outils bienvenus
À l’ouverture de la boîte, on sent tout de suite qu’Epomaker soigne les détails. Le clavier arrive dans un emballage bien protégé, avec une mousse dense qui évite toute mauvaise surprise pendant le transport. Une fois la boîte ouverte, on découvre un contenu à la fois simple et bien pensé.
Le clavier est accompagné de plusieurs accessoires utiles :
- Un câble USB-C (classique, non tressé, dommage pour un clavier alu),
- Un extracteur de keycaps et un extracteur de switches,
- Deux switches de rechange,
- Un manuel clair (et enfin bien traduit),
- Un tournevis et une clé Allen, ce qui est suffisamment rare pour être souligné.
Cerise sur le gâteau : le dongle 2.4 GHz est directement intégré dans une petite cavité aimantée à l’arrière du clavier, un détail aussi malin que pratique.
Le premier contact visuel avec le Tide Alice est impressionnant. La version noire avec lettrage doré est sobre, élégante, presque luxueuse. Le poids se fait immédiatement sentir dès qu’on le soulève : on est clairement sur du matériel premium.
En résumé, l’unboxing donne une excellente première impression : propreté, cohérence, générosité sur les outils, tout est fait pour faciliter la prise en main — que vous soyez simple utilisateur ou moddeur plus avancé.
Une disposition ergonomique pensée pour les longues sessions
Ce qui saute aux yeux dès le déballage, c’est cette forme scindée en deux : bienvenue dans le monde des claviers Alice layout. Cette disposition, qui vise à respecter l’alignement naturel des poignets, m’a demandé une période d’adaptation d’environ deux jours. Passé ce cap, je dois l’admettre : taper devient plus fluide, plus doux, et surtout, beaucoup moins fatigant, même après plusieurs heures de rédaction intensive.
Vous pouvez comparer la position des mains par rapports au Galaxy 100 d’Epomaker qui a une disposition classique.
Autre point fort de l’ergonomie : le clavier est légèrement incliné (angle d’environ 5°), avec une hauteur frontale de 19,5 mm. Le confort est optimal sans reposer sur un repose-poignets. Un vrai bon point pour les minimalistes.
Avec un poids d’1,6 kg, le Tide Alice est massif et ultra stable. L’ensemble du boîtier est usiné en aluminium CNC 6063 anodisé. Non seulement il est beau (surtout en version noire et lettrage doré), mais il respire la robustesse. Aucun craquement, aucune flexion à déplorer. Même le dessous du clavier est soigné, avec une plaque brillante et un logo gravé qui lui donnent une allure haut de gamme.
La finition est exemplaire : aucune bavure d’anodisation, pas de tache, pas de traces. On est clairement sur un produit bien usiné, qui pourrait facilement se vendre à un prix plus élevé.
Une expérience de frappe profonde et feutrée
C’est probablement ce qui m’a le plus surpris. Le son est feutré, moelleux, avec ce fameux « thock » recherché par les amateurs de claviers mécaniques. Pour y parvenir, Epomaker a mis les petits plats dans les grands : structure gasket-mount, plaque en FR4 avec flex cut, et surtout, pas moins de 5 couches de matériaux d’amortissement. Résultat ? Une frappe amortie, sans ping métallique ni résonance.
J’ai pris le temps de démonter le clavier (merci Epomaker pour les outils inclus) et je confirme la présence de tous les éléments annoncés : mousse IXPE, film PET, mousse Poron… Tout est là, bien découpé, bien intégré.
Les Zebra Switches : corrects mais pas révolutionnaires
Par défaut, le Tide Alice embarque des Epomaker Zebra Switches, des linéaires 5 pins pré-lubrifiés. Le ressenti est fluide, silencieux, et la force d’activation relativement basse (40g) les rend agréables au quotidien.
Cependant, si vous êtes pointilleux sur les switchs, vous pourriez vouloir les remplacer. Heureusement, le clavier est entièrement hot-swappable, compatible 3 et 5 pins. J’ai moi-même testé des Gateron Yellow et des Boba U4T : le résultat était encore meilleur, preuve que le potentiel acoustique et mécanique du châssis est largement au-dessus des switches fournis.
Connectivité triple mode : la liberté totale
Ce clavier peut se connecter en USB-C, Bluetooth 5.0 ou 2.4 GHz. J’ai testé les trois modes : en filaire, la latence est inexistante ; en 2.4 GHz, elle reste très faible (2 ms annoncées) et je n’ai perçu aucun lag ni déconnexion, même lors de sessions de jeu ; en Bluetooth, le polling rate descend à 250 Hz, mais cela reste acceptable pour de la bureautique.
Le dongle 2.4 GHz se range dans une petite cavité aimantée au dos du clavier — un détail pratique que j’aimerais voir plus souvent.
L’autonomie est correcte : 14 heures rétroéclairage allumé, jusqu’à 150 heures éteint, grâce à une batterie de 4000 mAh.
Logiciel VIA : personnalisation maximale
Le Tide Alice est entièrement compatible VIA, le logiciel de remappage open source préféré des power users. J’ai pu y reprogrammer toutes mes touches, créer des macros, changer la fonction de la molette… C’est simple, rapide, et ça fonctionne parfaitement.
Seul bémol : le clavier n’est pas détecté automatiquement par VIA, il faut charger le fichier JSON fourni par Epomaker. Une étape qui peut dérouter les débutants, mais qui se fait en une minute.
Un rétroéclairage discret… peut-être trop
Le clavier est équipé de LED south-facing RGB par touche, ce qui améliore la compatibilité avec les keycaps Cherry Profile. Cependant, même à pleine puissance, l’éclairage reste très faible, limite invisible en plein jour. Si vous aimez les effets lumineux tape-à-l’œil, passez votre chemin. Ici, c’est sobriété avant tout.
Alternatives et comparaisons avec d’autres claviers Alice
J’ai pu tester plusieurs claviers au fil des années, et le Tide Alice se positionne dans une catégorie à part. Comparons-le à trois modèles courants sur le marché :
- Keychron Q8 : sans doute son rival le plus direct. Lui aussi en aluminium, lui aussi en layout Alice, mais plus cher (environ 180 €). Le Q8 propose une meilleure finition des stabilisateurs, mais un son plus métallique en sortie de boîte.
- Akko Alice Plus : plus abordable (autour de 90 €), mais en plastique et sans gasket mount. Le confort est correct, mais l’acoustique reste bien en deçà.
- Sidu Alice (d’Epomaker également) : plus léger, plus simple, avec une meilleure sonorité stock selon certains testeurs. En revanche, sa construction est moins premium et il est moins personnalisable.
Le Tide Alice est donc un excellent compromis entre confort, matériaux haut de gamme et personnalisation, tout en restant dans une gamme de prix raisonnable pour de l’aluminium CNC.
À qui s’adresse ce clavier ?
Le Tide Alice n’est pas un clavier pour tout le monde. Il s’adresse principalement à :
- Ceux qui tapent beaucoup : rédacteurs, développeurs, juristes, comptables… son ergonomie réduit la fatigue à long terme.
- Les amateurs de silence : si vous tapez dans un espace partagé, sa sonorité feutrée est un vrai atout.
- Les esthètes du setup : sa finition en aluminium et son format symétrique en font un objet élégant sur un bureau.
- Les moddeurs : switches remplaçables, compatibilité VIA, démontage facile — tout est là.
En revanche, si vous jouez beaucoup à des FPS avec des raccourcis répartis partout sur le clavier, ou si vous adorez les effets RGB très visibles, ce n’est pas l’idéal. Préférez d’autres modèles; Epomaker propose notamment un Magcore 87 magnétique et un Galaxy 100 très réussis !
Verdict : un clavier ergonomique qui a du fond
À 110 €, le Epomaker Tide Alice propose une combinaison rare : confort, acoustique travaillée, et finition premium. C’est un clavier qui ne fait pas de compromis sur les matériaux, qui ose un layout différent, et qui assume un look sobre mais racé.
Si vous cherchez un clavier ergonomique, modifiable, silencieux et élégant pour taper toute la journée sans fatigue, c’est un choix remarquable. Pour les gamers hardcore ou les amateurs de RGB flashy, mieux vaut regarder ailleurs.
Questions fréquentes
Ce clavier est-il compatible Mac ?
Oui. Il fonctionne nativement sous macOS et vous pouvez adapter les touches via VIA. Attention cependant : aucun keycap alternatif n’est fourni pour les touches spécifiques au Mac.
Peut-on jouer avec un clavier Alice ?
Oui, mais ce n’est pas optimal pour tous les jeux. Pour les FPS ou les MMORPG avec beaucoup de raccourcis clavier, la disposition Alice peut gêner au départ.
Est-ce que les Zebra switches sont bons ?
Ils sont corrects, doux et silencieux. Mais pas les plus expressifs ni les plus durables. Heureusement, ils peuvent être facilement remplacés sans soudure.
Pourquoi l’éclairage RGB est-il si faible ?
C’est un choix assumé : le clavier vise une esthétique sobre. L’éclairage RGB south-facing est là pour la compatibilité, mais reste discret — quasiment invisible en plein jour.
Quelle différence entre FR4, aluminium et polycarbonate pour la plaque ?
FR4 est un matériau composite (comme une fibre de verre) qui offre un bon compromis entre rigidité et élasticité. L’aluminium est plus rigide (son plus sec), le polycarbonate plus mou (son plus étouffé)
Caractéristiques techniques
| Caractéristique | Détail |
|---|---|
| Layout | 65% Alice (66 touches + molette) |
| Structure | Gasket mount |
| Plaque | FR4 avec flex-cut |
| Matériaux | Boîtier en aluminium CNC 6063 anodisé |
| Keycaps | PBT, profil Cherry, double-shot + dye-sub |
| Switches fournis | Epomaker Zebra (linéaires, pré-lubrifiés) |
| Hot-swap | Oui (3/5 pins, south-facing RGB) |
| Connectivité | USB-C, Bluetooth 5.0, 2.4GHz |
| Batterie | 4000 mAh (jusqu’à 150h sans rétroéclairage) |
| Rétroéclairage | RGB par touche (south-facing, faible) |
| Poids | Environ 1,6 kg |
| Dimensions | 343 x 138,5 x 30,6 mm |
| Logiciel | Compatible VIA (JSON à charger manuellement) |
| Angle de frappe | ~5° |
| Compatibilité | Windows, Mac, Linux |
Jean Idereon est un passionné d’informatique et de technologies émergentes, fort de plus de 10 ans d’expérience dans le domaine des tests produits et de l’analyse d’outils numériques. Rédacteur pour jide.fr, il décrypte l’actualité high-tech et propose des comparatifs rigoureux, des tests approfondis et des guides pratiques destinés aux professionnels comme aux passionnés. Soucieux de fiabilité et de transparence, Jean s’appuie sur des protocoles de test exigeants et une veille technologique permanente pour offrir à ses lecteurs des contenus à forte valeur ajoutée.