Je suis fan du format « 1800 compact » : on conserve le pavé numérique et les fonctions d’un full-size, mais dans un châssis plus ramassé qui libère de la place pour la souris. Sur le papier, l’Epomaker TH99 coche toutes les cases qui font mouche en 2025 dans la communauté : montage gasket, mousse à gogo, LEDs sud, hot-swap 3/5-pins, tri-mode avec dongle 2,4 GHz, keycaps PBT double-shot profil Cherry et une promesse d’autonomie très confortable.
Et le tout à un prix qui flirte régulièrement avec la barre symbolique des 100 €. J’ai donc passé plusieurs semaines à l’utiliser pour écrire, coder, monter des vidéos et jouer. Verdict ? C’est l’un des meilleurs rapports qualité/prix du moment sur ce segment.
Epomaker TH99
Les plus
- Format 96%/1800 compact avec pavé numérique : parfait productivité + jeu
- Tri-mode fiable (USB-C, 2,4 GHz, Bluetooth) + switch Windows/Mac dédié
- PCB hot-swap 3/5-pins compatible large écosystème de switches
- Montage gasket + 5 couches d’insonorisation : son feutré, sans résonance
- Keycaps PBT double-shot profil Cherry, texture durable et anti-brillance
- Stabilisateurs bien réglés d’usine (barre espace propre)
- LEDs south-facing (compatibilité keycaps) et nombreux effets intégrés
- Bonne autonomie (batterie 4000 mAh), recharge en USB-C en continu
- Dongle 2,4 GHz rangé dans le châssis, pratique en mobilité
- Excellent rapport qualité/prix sous la barre des 100 € (souvent en promo)
Les moins
- Légendes non translucides : les caractères ne sont pas rétro-éclairés
- “Blanc” RGB tirant parfois vers le cyan/vert selon l’angle
- Châssis en plastique (pas la sensation « full metal »)
- Pas de molette/knob dédiée (tout passe par raccourcis/macros)
Design & agencement : 96 % / 1800, le sweet spot productivité
Le TH99 compte 102 touches : on retrouve le pavé numérique, les flèches dédiées et les touches de navigation, mais tout est resserré pour gagner quelques centimètres sur le bureau. Le profil Cherry apporte une courbure familière et une frappe naturelle. Les keycaps PBT double-shot résistent bien à la graisse et ne jaunissent pas ; la police est sobre et lisible. Bon à savoir : les légendes ne sont pas translucides ; si vous tapez dans le noir, l’éclairage RGB illumine la « mer » autour des touches mais pas les caractères eux-mêmes. Ce n’est pas rédhibitoire pour moi, mais certains y tiennent.
Le châssis est en ABS, sans fioritures, avec un poids autour du kilo qui ancre correctement le clavier. Dessous, les pieds à deux positions offrent trois angles d’inclinaison ; j’ai finalement adopté l’angle maximal pour soulager les poignets. En façade, le port USB-C côtoie deux basculeurs très pratiques : l’un pour passer d’USB à 2,4 GHz ou Bluetooth, l’autre pour commuter Windows/Mac. Le dongle 2,4 GHz est astucieusement logé dans le clavier : on ne le perd pas en déplacement.
Construction & acoustique : gasket + 5 couches d’absorption
C’est là que le TH99 surprend pour son prix. Le PCB est monté sur joints (gasket) et Epomaker empile cinq couches de matériaux : sandwich Poron, pad IXPE sous switches, film PET d’« amplification » sonore, Poron et silicone en fond de caisse. Résultat, une signature feutrée, « muffled », sans résonance de coque et avec un fond sonore très propre. Les stabilisateurs sont bien réglés d’usine ; la barre d’espace ne claque pas et ne « rattle » quasiment pas, ce qui évite le passage obligé par l’établi dès le déballage.
Si vous tapez en open-space, la version silencieuse « Sea Salt Silent » est pertinente : linéaire, pré-lubrifiée, course douce, bruits parasites contenus. La « Creamy Jade », également linéaire et pré-lubrifiée, délivre au contraire un son plus présent et un rebond moelleux très satisfaisant pour la saisie longue. Dans les deux cas, le hot-swap 3/5-pins permet de jouer les curieux : j’ai monté sans souci d’autres linéaires et tactiles pour affiner la signature.
Switches, keycaps et sensation de frappe
Par défaut, l’Epomaker TH99 est proposé avec les Creamy Jade (linéaires, ~45 g d’activation, ~50 g en bottom-out, 2,0 mm de pré-course, 3,6 mm de course totale) ou les Sea Salt Silent (linéaires silencieux, 1,8 mm / 3,5 mm). Les deux ressortent bien lissées et stables, sans grattement. J’ai préféré la Creamy Jade pour la rédaction : elle donne ce « plop » feutré mais présent qui rend la frappe addictive. Pour les sessions nocturnes, la Sea Salt garde votre entourage zen.
Les keycaps PBT double-shot participent clairement au rendu : pas de « ping » métallique, une attaque mate, une texture légèrement granuleuse qui aide à la précision sur de longues sessions. Le profil Cherry reste un excellent compromis entre vitesse et confort.
Connectivité & latence : tri-mode sans prise de tête
Le TH99 fonctionne en USB-C, en 2,4 GHz via dongle et en Bluetooth 5.0. En filaire et en 2,4 GHz, la réactivité est excellente ; en jeu, je n’ai jamais ressenti d’input lag gênant. Pour la bureautique polyvalente, j’ai basculé sur Bluetooth, pratique pour passer du PC au MacBook ou à la tablette. Le commutateur OS Windows/Mac adapte instantanément les modifieurs. C’est simple, fiable, et c’est exactement ce qu’on attend d’un tri-mode moderne.
RGB & logiciel : LEDs sud, bons effets, « blanc » perfectible
Les LED south-facing maximisent la compatibilité keycaps et évitent l’ombre portée sur les légendes. Les effets préconfigurés sont nombreux et se pilotent depuis le clavier ; pour aller plus loin, le logiciel d’Epomaker permet d’ajuster les animations, d’enregistrer des macros et de remapper les touches principales. Je le trouve un peu spartiate dans l’interface, mais efficace sur l’essentiel. Un point à noter : le « blanc » tire parfois vers le cyan/vert selon l’angle et l’exemplaire. Toutes les autres teintes sont convaincantes.
Batterie & autonomie : taillé pour durer
La batterie 4000 mAh tient très bien si vous coupez ou modérez le RGB. En usage mixte (rétroéclairage discret, alternance 2,4 GHz et Bluetooth), je tiens plusieurs jours de travail sans recharger. Éclairage éteint, on dépasse facilement la semaine. La recharge en USB-C est rapide et vous pouvez évidemment continuer à taper en filaire.
Productivité & jeu : un vrai « daily driver »
En écriture, la combinaison gasket + mousse + linéaires pré-lubrifiés donne une frappe veloutée qui fatigue peu. J’enchaîne articles et scripts sans crispation des doigts. Le format 96 % booste la productivité : le pavé numérique pour Excel et la compta, les flèches et la colonne de navigation à portée, tout en gardant une largeur raisonnable pour la souris. En jeu, la stabilité est bonne, la course linéaire aide sur les FPS et le 2,4 GHz est la voie royale si vous cherchez la latence la plus basse sans câble.
Compatibilité et personnalisation
Le PCB hot-swappable 3/5-pins ouvre la porte à la plupart des switches MX du marché. J’ai alterné linéaires « buttery » et tactiles plus marqués sans le moindre souci d’alignement ou de tolérance. Les LEDs sud s’entendent bien avec des sets Cherry, XDA ou ASA. Si vous aimez tuner : films de switch, lubrification fine des stabs, mousse additionnelle sous la barre d’espace… mais honnêtement, la sortie d’usine est déjà propre pour le prix.
Prix & positionnement
Le tarif officiel communiqué gravite autour de 99,99 $ selon version et promos. On le voit régulièrement passer en dessous de la barre des 100 € chez les revendeurs, parfois avec coupons. À ce niveau, le rapport prestation/prix est solide : tri-mode fiable, acoustique maîtrisée, keycaps PBT, hot-swap, pavé numérique et monture gasket ne se trouvent pas si souvent réunis à ce budget.
Pour qui est fait l’Epomaker TH99 ?
- Télétravail & bureautique intensive : frappe douce, peu fatigante, pavé numérique indispensable, bascule Windows/Mac instantanée.
- Créateurs & power users : macros, remapping, pavé numérique pour shortcuts, tri-mode pour jongler entre machines.
- Joueurs polyvalents : 2,4 GHz réactif, layout compact sans sacrifier le numpad, linéaires pré-lubrifiés prêts à l’emploi.
- Curieux du custom à budget contenu : une excellente base hot-swap pour expérimenter les switches et, si besoin, upgrader progressivement.
Mon verdict
L’Epomaker TH99 réussit un numéro d’équilibriste : offrir l’expérience d’un « custom » bien amorti, feutré et agréable, tout en restant plug-and-play, tri-mode et complet pour la productivité. Ses concessions – caractères non translucides, « blanc » RGB pas parfaitement neutre, châssis plastique – sont faciles à accepter au regard du prix et de la liste de fonctionnalités. Si vous cherchez un 96 % polyvalent, silencieux avec les Sea Salt ou plus chantant avec les Creamy Jade, c’est un achat que je recommande clairement. À budget similaire, il y a peu d’alternatives aussi cohérentes et prêtes à l’emploi.
Jean Idereon est un passionné d’informatique et de technologies émergentes, fort de plus de 10 ans d’expérience dans le domaine des tests produits et de l’analyse d’outils numériques. Rédacteur pour jide.fr, il décrypte l’actualité high-tech et propose des comparatifs rigoureux, des tests approfondis et des guides pratiques destinés aux professionnels comme aux passionnés. Soucieux de fiabilité et de transparence, Jean s’appuie sur des protocoles de test exigeants et une veille technologique permanente pour offrir à ses lecteurs des contenus à forte valeur ajoutée.