J’ai passé plusieurs jours avec le Epomaker Galaxy68, utilisé au bureau et à la maison, en 2,4 GHz, Bluetooth et USB-C, avec ses switches linéaires d’origine. J’ai aussi démonté la bête pour vérifier le montage, l’amortissement et la qualité des stabilisateurs. Le but : vous dire, sans filtre, s’il mérite une place sur votre setup.
Les plus
- Châssis aluminium 1,25 kg très stable, finition soignée + molette métal pratique
- Gasket-mount + 5 couches d’amortissant : frappe moelleuse, sans ping, stabs pré-lubrifiés corrects
- Tri-mode (USB-C / BT / 2,4 GHz 1000 Hz) + NKRO
- QMK/VIA natif : remap complet, macros, réglages RGB séparés (backlight, bandes, logo, molette)
- Hot-swap 3/5-pin + deux profils linéaires au choix (Marble White / Wisteria)
- Keycaps PBT double-shot profil Cherry (durables, toucher agréable)
- RGB spectaculaire (logo + bandes latérales + rétroéclairage sud-facing)
- Batterie 6000 mAh : vraie endurance en 2,4 GHz avec RGB modéré
- Excellent rapport prestations/prix autour de 99,99 $
- Format 65 % avec plus d’espace autour des flèches et des touches de navigation
Les moins
- Plus long qu’un 65 % standard (proche 75 %/TKL) : moins compact sur petit bureau
- Signature sonore plutôt claire/clacky d’origine, peut gêner en open space
- Pas d’emplacement pour le dongle 2,4 GHz dans le châssis
- Bluetooth à 125 Hz : OK bureautique, pas idéal pour l’esport
Design & qualité perçue : alu costaud, look « vaisseau spatial »
Le Galaxy68 a le genre de présence qu’on attend d’un châssis aluminium poudré de 1,25 kg : posé, il ne bouge pas. Le knob en métal apporte une touche premium et devient vite indispensable pour le volume. L’esthétique “Galaxy” mêle logo rétro-éclairé, liserés RGB latéraux et rétro-éclairage principal sud-facing : le rendu est spectaculaire dans le noir sans tomber dans le “sapin de Noël”.
Deux détails à connaître toutefois. D’une part, la peinture texturée est jolie mais marque si on la malmène (micro-rayures possibles dans un sac). D’autre part, pas d’emplacement pour le dongle 2,4 GHz dans le châssis : dommage pour un clavier pensé « on-the-go ».
Côté gabarit, Epomaker parle d’un 65 %… mais long. En largeur, le Galaxy68 dépasse plusieurs 65 % classiques, titille certains 75 % et n’est pas si loin d’un TKL. Sur le bureau, je ne perds pas de confort ; en mobilité ou sur un setup minimaliste, ce supplément de longueur peut compter.
Frappe & acoustique : gasket + 5 couches d’amortissant, profil « clean » mais sonore
Sous le capot, c’est du gasket-mount avec flex cuts dans la plaque PC et le PCB, et un empilement d’amortissants (IXPE, PORON, PET, mousse de fond). Résultat : une frappe moelleuse et stable, sans ping parasite, avec un rebond maîtrisé. Les stabs plate-mount pré-lubrifiés sont au-dessus de la moyenne en sortie de boîte : pas de rattle gênant sur entrée et espace (j’ai ajouté deux couches de ruban dans la barre pour gagner encore en matité).
Sonorité : mon exemplaire est plutôt clair/clacky que « thocky » profond, surtout avec les Marble White. À la maison, j’adore. Au bureau open space, je me suis surpris à lever le pied : le clavier parle un peu. Les Wisteria (optionnels) donnent une couleur plus crémeuse et homogène. Dans les deux cas, l’IXPE + PORON gomment les résonances de coque.
Switches & keycaps : deux linéaires, un vrai Cherry profile PBT
- Marble White (linéaire 5-pin, factory-lubed) : ≈42 g d’activation, 47 g bottom-out, course 3,5 mm, sans diffuseur LED. Très fluides, rapides, sensation légère. Parfaits en jeu, mais j’ai fait plus de fautes de frappe au début.
- Wisteria (linéaire 5-pin, factory-lubed) : ≈45/62 g, course 3,6 mm, avec diffuseur. Frappe un poil plus ferme, signature plus mate/« creamy ».
Le hot-swap 3/5-pin facilite l’itération si vous voulez votre recette maison (HMX, Gateron North Pole, Akko Cream Yellow, etc.). Les keycaps PBT double-shot profil Cherry tiennent la route : grain agréable, légendes nettes, pas de shine-through (logique en double-shot opaque), accents couleur sur certains caps du modèle Black/Green très réussis.
Connectivité & logiciel : tri-mode exemplaire, QMK/VIA natif
Le Galaxy68 coche toutes les cases : USB-C, Bluetooth (multi-appairages via Fn+Q/W/E) et 2,4 GHz (1000 Hz comme en filaire). En Bluetooth, on reste sur un 125 Hz classique : parfait pour la bureautique, moins pour l’esport. Les latences annoncées sont cohérentes avec mes sensations (≈2,5 ms filaire, ≈4,5 ms en 2,4, ≈15 ms en BT). Le NKRO est de la partie.
Côté remap, QMK/VIA natif change tout : couches, macros, réglage indépendant des effets RGB (backlight, bandes latérales/« encoder », logo), mapping du knob, tout se fait en trois clics via le JSON fourni. Sur Mac comme sur Windows, la prise en main est immédiate.
Autonomie & usage sans fil : 6000 mAh, de la vraie endurance
Epomaker loge deux cellules 3000 mAh (total 6000 mAh). En 2,4 GHz sans éclairage, je tiens plusieurs semaines. Avec RGB agressif (logo + bandes + backlight à forte luminosité), on tombe autour de deux grosses journées de travail continu. Rien d’anormal : c’est beaucoup de LED à nourrir. Le bon compromis : latérales + logo à intensité moyenne et backlight au tiers.
RGB & ergonomie : show lumineux mais paramétrable
Le trio backlight sud-facing + bandes latérales + logo crée une signature visuelle unique. Ça peut être très lumineux ; VIA permet de dissocier les intensités et d’éteindre ce que vous n’aimez pas. Mention spéciale au knob : volume par défaut, mais libre à vous de le mapper à la luminosité, au scrub timeline, au zoom, etc.
La géométrie est agréable : 2 cm de hauteur avant, 7° de pente, pas de pieds réglables mais je n’en ai pas ressenti le besoin. Le format « 65 % allongé » laisse plus d’air autour des flèches et des touches navigation (Del/PgUp/PgDn), avec la rangée Ctrl/Win/Alt à droite au complet : pratique si vous l’utilisez.
Démontage & modding : accessible, avec un bémol d’espace interne
Le top alu se retire via vis hex (clé fournie dans la plupart des kits). Platine PC et PCB en 1,2 mm avec flex cuts. La pile d’amortissants est sérieuse (IXPE, PORON, PET, mousse de fond). Attention : peu d’espace libre à l’intérieur. Si vous faites un tape-mod (2 couches au dos du PCB) + mousse sous barre d’espace, il faut compresser un peu pour refermer proprement. Une fois refermé, RAS.
À l’usage : qui va l’adorer, qui doit passer son tour ?
Si vous cherchez un 65 % costaud en alu, tri-mode, VIA natif, avec un RGB très travaillé et une autonomie sérieuse, le Galaxy68 livre exactement ça pour ≈100 $. Les joueurs profiteront de la 2,4 GHz à 1000 Hz et des switches légers (Marble White) pour la réactivité ; les dactylos préféreront les Wisteria ou un set custom un peu plus ferme pour gagner en contrôle et baisser la brillance acoustique.
Vous devez en revanche composer avec :
- un châssis un peu long pour un 65 % (attention aux setups ultra compacts),
- une sonorité plutôt claire de base (très agréable chez soi, plus discutable en open space),
- pas de logement pour le dongle,
- un revêtement poudré qui peut marquer si on n’y prend pas garde.
Le Epomaker Galaxy68 est un daily driver très abouti pour qui veut un clavier alu compact mais richement équipé : tri-mode, QMK/VIA, 6000 mAh, RGB signature, hot-swap et stabs soignés pour ≈100 $. Il n’est pas parfait — gabarit allongé, clack prononcé avec certains switches, dongle sans logement — mais, au prix affiché, il place la barre haut.
À acheter si vous voulez un 65 % alu prêt à l’emploi, personnalisable et endurant. À éviter si votre priorité absolue est la compacité extrême ou le silence en open space.
Ma reco : prenez-le en Wisteria si vous tapez beaucoup, en Marble White si vous jouez surtout — et n’hésitez pas à passer en custom pour trouver votre son.
Jean Idereon est un passionné d’informatique et de technologies émergentes, fort de plus de 10 ans d’expérience dans le domaine des tests produits et de l’analyse d’outils numériques. Rédacteur pour jide.fr, il décrypte l’actualité high-tech et propose des comparatifs rigoureux, des tests approfondis et des guides pratiques destinés aux professionnels comme aux passionnés. Soucieux de fiabilité et de transparence, Jean s’appuie sur des protocoles de test exigeants et une veille technologique permanente pour offrir à ses lecteurs des contenus à forte valeur ajoutée.