Il y a des claviers qui surprennent par leur design, d’autres par leur confort de frappe, et certains par leur prix. L’Epomaker G84 coche les trois cases. Après plusieurs jours d’utilisation intensive, aussi bien en jeu qu’en rédaction, je peux dire qu’il mérite clairement une place dans le haut du classement des claviers mécaniques abordables. Voici mon retour détaillé sur ce modèle compact et polyvalent.
Epomaker G84
Les plus
- Prix très compétitif pour un clavier mécanique gasket-mount tri-mode.
- Format 80 % compact tout en conservant les touches de navigation et les flèches.
- Switches pré-lubrifiés, hot-swappables et très réactifs, idéaux pour le gaming.
- Conception interne soignée avec plusieurs couches d’amortissement, réduisant les résonances.
- Rétroéclairage RGB par touche personnalisable via VIA ou directement depuis le clavier.
- Bonne autonomie grâce à la batterie 4000 mAh.
- Compatible QMK/VIA pour un remappage complet des touches et des macros.
- Finition uniforme et soignée, disponible en trois coloris.
- Poids contenu et dongle USB rangé dans le pied pour faciliter le transport.
Les moins
- Switches très légers pouvant provoquer des frappes involontaires lors de la saisie prolongée.
- Gaskets assez fermes, limitant la sensation de rebond typique des montages gasket souples.
- Pas de keycaps spécifiques pour Mac fournis (Command et Option).
Un design compact et tranché
L’Epomaker G84 adopte un format 80 %, proche d’un TKL (Tenkeyless), mais avec une colonne de touches en moins sur la droite, ce qui permet de gagner quelques centimètres en largeur tout en conservant les touches de navigation et les flèches. Dès le premier regard, on remarque ses lignes franches et anguleuses, ainsi que sa façade légèrement inclinée vers l’avant, ce qui lui donne un style plus agressif que le TH85, son grand frère. Cette géométrie n’est pas seulement esthétique : elle modifie aussi légèrement la sensation au poignet si l’on utilise un repose-mains, laissant parfois un petit espace entre les touches et le support.
Disponible en trois coloris, noir, blanc et rose, le G84 offre une finition uniforme sur l’ensemble du châssis et des keycaps, sans touches accentuées d’une autre couleur. La version noire que j’ai testée est élégante et discrète, malgré une finition mate qui pourrait laisser craindre des traces de doigts. Dans les faits, je n’ai pas eu de problème particulier, et un simple coup de chiffon microfibre suffit à le garder impeccable.
Une construction sérieuse pour le prix
Ne vous attendez pas à de l’aluminium : le boîtier est en plastique, ce qui contribue à la légèreté du clavier (environ 900 g, soit 100 g de moins qu’un TH85). Pourtant, il ne sonne pas creux grâce à une conception interne bien pensée. Sous les touches, on trouve un montage gasket, une plaque en polycarbonate avec découpes de flex (flex-cut) et surtout un empilement de couches d’amortissement : mousse Poron, pad IXPE, silicone en fond de boîtier… Le résultat, c’est un son plus feutré et une frappe plus douce que ce que l’on trouve habituellement à ce tarif.
Le châssis repose sur des patins antidérapants efficaces et dispose de pieds réglables sur deux niveaux, offrant trois hauteurs de frappe. Petit détail malin : l’un des pieds cache le dongle 2,4 GHz, parfait pour le transport. Côté connectivité, rien ne manque : USB-C, Bluetooth 5.0 et sans-fil 2,4 GHz, avec la possibilité de coupler jusqu’à cinq appareils sans devoir tout reconfigurer à chaque fois. Les commutateurs de mode et d’OS (Windows/Mac) sont accessibles sur la tranche arrière et suffisamment proéminents pour être manipulés rapidement.
Des switches légers et réactifs
Selon la couleur choisie, l’Epomaker G84 est livré avec des switches différents : la version noire embarque les Epomaker Transparent, tandis que les modèles blanc et rose sont équipés de Creamy Jade. Les deux sont linéaires, pré-lubrifiés et hot-swappables, avec la même compatibilité 3/5 pins. Les Transparent, que j’ai testés, demandent environ 37 g d’effort d’activation, ce qui les rend très légers et particulièrement adaptés au jeu, avec une réactivité exemplaire. En revanche, pour de la frappe prolongée, cette sensibilité peut entraîner quelques appuis involontaires si l’on n’est pas habitué.
Sous les grandes touches, les stabilisateurs sont montés sur la plaque, pré-lubrifiés d’usine, et plutôt bien ajustés, même si une lubrification plus généreuse au diélectrique pourrait réduire encore les petits cliquetis résiduels. Le PCB est orienté sud, ce qui influe légèrement sur la manière dont la lumière traverse les légendes des touches.
Une expérience de frappe agréable mais ferme
Le G84 profite de son montage gasket et de sa plaque en polycarbonate pour offrir une frappe plus souple qu’un clavier à montage tray classique. Cependant, les joints restent assez fermes : ne vous attendez pas à un rebond exagéré sous les doigts. La combinaison de switches légers et d’un son feutré donne une expérience fluide, avec un timbre qui reste plutôt « clacky » du fait des matériaux utilisés, mais sans résonances creuses. Pour un clavier de moins de 70 €, c’est remarquable.
RGB et personnalisation
Epomaker a soigné l’éclairage : chaque touche est rétroéclairée, avec un RGB par touche personnalisable via VIA ou directement depuis le clavier. La luminosité est bonne, notamment grâce aux switches transparents qui laissent bien passer la lumière, même si l’orientation sud des LEDs atténue légèrement l’éclat des légendes par rapport à un montage nord. On retrouve également un logo rétroéclairé au-dessus des flèches, et deux petites zones lumineuses orientées vers le bas pour un effet d’ambiance discret.
VIA permet de remapper toutes les touches, créer des macros et ajuster l’éclairage. L’import du fichier JSON depuis le site d’Epomaker est simple, et la compatibilité QMK ouvre la porte à une personnalisation poussée. De mon côté, j’ai rapidement remplacé les touches Print et Pause par un réglage de volume, ce qui s’est avéré bien plus pratique au quotidien.
Étapes pour configurer votre clavier via Caniusevia
1. Accéder au site
Rendez-vous sur caniusevia.com via votre navigateur. L’interface est simple, généralement avec un champ de recherche en haut de la page.
2. Rechercher votre modèle
Dans la barre de recherche, tapez « Epomaker G84 ». La plateforme devrait vous proposer une fiche correspondant à ce modèle, si ce dernier est compatible.
3. Vérifier la compatibilité
Sur la fiche du G84, vous devriez voir si VIA est pris en charge (souvent indiqué par « Compatible via » ou « Supports VIA »), et parfois quelle version de VIA ou de QMK est requise.
4. Télécharger le fichier JSON
Si le clavier est compatible, le site propose généralement un lien pour télécharger le fichier de configuration *.json
. Ce fichier contient la disposition du clavier (layout), les mappings de touches, les couches et les options RGB.
5. Importer dans VIA
Ouvrez l’application VIA sur votre ordinateur (ou la version web si vous préférez). Dans l’interface, cherchez l’option « Import Configuration » ou « Load JSON », puis sélectionnez le fichier téléchargé depuis Caniusevia.
6. Personnaliser la configuration
Une fois le JSON chargé, vous pouvez immédiatement :
- Modifier la disposition du clavier (reconfigurer les touches Print, Pause, fonctions, etc.).
- Créer vos propres macros.
- Ajuster l’éclairage RGB par touche ou zones (effets, couleurs, intensité).
- Assign des actions spéciales (media, lancer des apps, etc.).
7. Sauvegarde et application
Lorsque votre configuration est prête, elle s’applique automatiquement au clavier tant qu’il est connecté (via USB, Bluetooth, ou 2,4 GHz). Vous pouvez aussi enregistrer votre configuration personnelle pour une utilisation ultérieure ou la partager avec la communauté.
Autonomie et usage au quotidien
La batterie intégrée de 4000 mAh tient environ une semaine avec le rétroéclairage éteint, et deux jours environ avec le RGB au maximum. La recharge se fait en USB-C et il est possible d’utiliser le clavier en filaire pendant la charge. En jeu, je n’ai observé aucune latence gênante : le taux de polling atteint 1000 Hz en filaire et en 2,4 GHz, et 125 Hz en Bluetooth.
Au quotidien, le format 80 % m’a permis de libérer de la place sur le bureau tout en conservant mes touches de navigation. En mobilité, son poids contenu et la possibilité de ranger le dongle directement dans le pied sont des atouts appréciables.
L’Epomaker G84 n’essaie pas de réinventer la roue, mais il concentre un grand nombre de bonnes idées et de caractéristiques premium dans un boîtier compact à un prix très agressif. Pour moins de 70 €, on obtient un clavier mécanique gasket-mount, hot-swappable, compatible tri-mode, avec une bonne isolation acoustique, un éclairage RGB personnalisable et un confort de frappe très correct. Ses switches très légers plairont aux joueurs, même si les dactylos chevronnés préféreront peut-être un modèle un peu plus ferme.
Si vous cherchez un clavier compact, polyvalent et abordable, sans fioritures inutiles mais avec une vraie attention aux détails, le G84 mérite clairement votre attention. Pour moi, c’est l’un des meilleurs rapports qualité/prix dans la catégorie des 80 % en 2025.
Jean Idereon est un passionné d’informatique et de technologies émergentes, fort de plus de 10 ans d’expérience dans le domaine des tests produits et de l’analyse d’outils numériques. Rédacteur pour jide.fr, il décrypte l’actualité high-tech et propose des comparatifs rigoureux, des tests approfondis et des guides pratiques destinés aux professionnels comme aux passionnés. Soucieux de fiabilité et de transparence, Jean s’appuie sur des protocoles de test exigeants et une veille technologique permanente pour offrir à ses lecteurs des contenus à forte valeur ajoutée.